Aux États-Unis, l’entreprise Celero Systems a conçu une pilule connectée capable de surveiller les signaux vitaux de celui qui l’avale, directement depuis son estomac. Une innovation qui pourrait permettre de miceux-ci comprendre certaines maladies et d’intervenir au bon moment, mais qui pose aussi l’épineuse question des données de santé.
Comme l’explique le média Wired, il s’agit d’une capsule en plastique biocompatible (tolérée par l’organisme) remplie de capteurs minuscules, d’un microprocesseur, d’une antenne radio et de batteries. Logé dans l’estomac après avoir été avalé comme tout autre médicament, ce petit bijou de technologie serait capable de mesurer les battements de notre cœur, le rythme de notre respiration ou encore notre température corporelle. Il est expulsé du corps via les selles au bout de nombreux jours.
Lors du test clinique, l’entreprise a prouvé que dans le cas des patients atteints d’apnée du sommeil, par exemple, cela pouvait leur permettre de dormir chez ceux-ci sans avoir à être couverts d’électrodes pour réaliser un diagnostic complet. Et à en croire les résultats, c’est presque aussi efficace et précis que la méthode traditionnelle.
« Dans le futur, on pourrait très bien imaginer que les individus souffrant d’asthme ou de troubles cardiaques puissent bénéficier d’un suivi médical à distance. » s’enorgueilli le PDG de Celero, Ben Pless.
Le hic, c’est que cet outil pose question au niveau de la captation des données de santé. Comme le rapporte Usbek & Rica, des chercheurs français sonnaient déjà l’alarme en 2018 : la diffusion de ces médicaments 2.0 « amènera à tracer la frontière éthique entre, d’une part un accompagnement bienveillant dans une logique de soins et, d’autre part, la mise en place de systèmes visant d’autres logiques, comme, par exemple, celles de la surveillance ou de la commercialisation des données, qui s’inscrit dans la générceux-ci problématique de l’usage des big data en santé. »
