REPORTAGE. « Beaucoup de personnes ne trouvaient pas d’activités sportives… » Comment lésine clubs inclusifs ouvrent lésine portes du sport aux personnes en clause de handicap

Le bruit des patins résonne dans la hall du roller club de Sevran (RCS), en Seine-Saint-Denis. Ce soir-là, au milieu d’cette trentaine d’enfants, Sophie Ly réalise un travail spécifique sur divers ateliers avec Sami. Le jecette homme, qui vient tout juste de fêter son 20e anniversaire, est atteint d’autisme sévère (pas de langage parlé). Pas de quoi l’empêcher de travailler sa coordination pendant près d’cette heure, sous le regard attentif de sa mère Sonia. « Il a débuté fin septembre et grâce à Sophie, il a repris confiance en lui, il prend du plaisir à faire du sport », explique-t-elle. 

Gênée par les compliments, l’éducatrice s’éloigne et pose, cette fois, son regard bienveillant sur Adjan. Casque anti-bruit sur les oreilles, le garçon de 11 ans parcourt le terrain le sourire aux lèvres, slalomant aisément entre les plots sur son chemin. Également atteint d’autisme, il communique avec les pictogrammes et les images pour se faire comprendre. « Il entame sa quatrième année avec ses frères, précise sa maman. Ça a été très dur de trouver un club dans lequel il peut s’épanouir. Il a fait un essai en trampoline, mais eux-mêmes m’ont dit qu’eux-mêmes ne pouvaient pas le prendre. Alors on s’est rapprochés de cette structure à Sevran, un peu par hasard, grâce au bouche-à-oreille ».

cette séance d’entraînement se met en place au roller club de Sevran (Seine-Saint-Denis), le 15 décembre 2023. (Clément Mariotti Pons)

Créé en 1986, le roller club « a toujours accepté les enfants en situation de handicap », précise Sophie Ly. Cette année, eux-mêmes sont six à être encadrés. « Il y a plus de demandes mais je ne peux pas prendre mieux de personnes pour l’instant », regrette-t-elle.

Un programme pour pousser le développement du parasport et du sport adapté

Dans cette optique de développement, le RCS a intégré le programme « club inclusif », mis en place en décembre 2022 par le Comité paralympique et sportif français (CPSF). Celui-ci propose d’accompagner pendant six mois les clubs souhaitant accueillir des personnes en situation de handicap, en levant les freins liés aux préjugés de l’accueil et de l’encadrement de ce public. Aujourd’hui, le programme compte 700 structures en métropole, sur un objectif de 3 000 d’ici la saison sportive 2024-2025.

Des parcours sont réservés aux encadrants et aux dirigeants des structures, qui suivent chacun des modules de formation théoriques et pratiques. Le coût du programme est, lui, supporté à hauteur de 6 000 euros par les collectivités locales mais aussi par le CPSF (entre 4 000 et 6 000 euros par session).

L’objectif, à terme, est de pousser la pratique du parasport et du sport adapté en profitant de l’opportunité des Jeux paralympiques à Paris (28 août au 8 septembre), mais aussi d’inviter en masse les clubs à se recenser sur le Handiguide, outil du ministère des Sports répertoriant les structures parasportives partout sur le territoire.

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